La fin du squat de la rue Denfert-Rochereau à Besançon

C’était prévisible : le destin du squat de la rue Denfert-Rochereau, ouvert en décembre dernier, paraissait scellé depuis des semaines. La décision du tribunal n’a fait que confirmer l’issue : la Justice demande aux occupants de l’appartement de libérer les lieux et de quitter l’immeuble dans les trois mois. En revanche, il déboute les propriétaires qui avaient réclamé le versement de loyer, soit 1 200 € par mois. Les défenseurs n’auront pas non plus à payer les frais d’avocat des plaignants, seulement les frais d’huissier.

Depuis mi-décembre, plus d’une quarantaine de sans-abri et de migrants, en majorité Albanais, Congolais et Soudanais sont passés par cet appartement de la rue Denfert-Rochereau, un logement de 150 m² qui n’était plus occupé depuis plus de sept ans, selon le collectif Asile Besançon. « Ces personnes dormaient dans la rue. Elles n’arrêtent pas d’appeler le 115 (le numéro d’urgence pour trouver un hébergement, N.D.L.R.), et le 115 n’arrête pas de leur répondre : il n’y a pas de place. »

Selon une riveraine qui témoignait dans nos colonnes en janvier dernier les occupants du squat ne dérangeaient par leurs voisins. Selon elle certains habitants de l’immeuble avaient même appelé l’agence immobilière « pour dire qu’ils ne les dérangeaient pas ».

Sursis pour le squat de réfugiés

L’avenir du squat de la rue Denfert-Rochereau, ouvert en décembre dernier est incertain. La menace d’une expulsion des migrants est temporairement écartée, mais le combat n’est pas terminé pour les collectifs de soutien.

Ils étaient une trentaine, réunis ce matin devant le tribunal pour soutenir les migrants installés dans le squat rue Denfert-Rochereau à Besançon. La deuxième audience de la procédure d’expulsion du lieu s’est finalement soldée par un sursis : la décision est renvoyée au 11 avril, et deux mois minimum sont accordés pour trouver un nouveau logement. Une issue plutôt positive, puisqu’elle laisse aux membres du collectif “Asile-Besançon” le temps de trouver une nouvelle solution pour la dizaine de personnes hébergées provisoirement rue Denfert-Rochereau. En tout, une quarantaine de migrants, en majorité Albanais, Congolais et Soudanais y sont passés depuis son ouverture, en décembre dernier.

Le risque d’une expulsion immédiate écarté, reste l’indignation des soutiens face à la réclamation de l’avocate de la partie adverse d’un versement de 1 200 € d’indemnités mensuelles, « alors que l’appartement, resté inoccupé pendant sept ans, n’est pas en état d’être loué ».

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Manifestation de soutien avec les migrants à Besançon

Article France3

 

 

Comme à Toulouse, Marseille, Caen, le collectif SOLidarité MIgrant Réfugié manifeste ce samedi à Besançon dans le cadre d'un appel national pour l'aide aux migrants. 

Par Isabelle Brunnarius

Publié le 18/02/2017 à 16:09

 

Ce rassemblement est particulièrement significatif dans la capitale comtoise : un bras de fer juridique entre propriétaire d'un logement sans locataires depuis sept ans et le collectif qui soutient des migrants dans ce squat de la rue Denfert-Rochereau. Le collectif a été assignée en référé devant le Tribunal d'Instance à Besançon.  De son côté,  l'agence Bersot Immobilier, réclame au collectif une indemnité d'occupation de 1200 euros par mois. La justice doit se prononcer le 7 mars.

 

Aujourd'hui, les représentants de ce collectif ont voulu rappeler que "migrer n'est pas un crime". A Besançon, comme dans d'autres villes françaises, des actions de soutien sont organisées : squats, accueil chez l'habitant,  réseau Welcome, Resto trottoir,, moments conviviaux et dons de vêtements et d'argent. En défilant dans les rues de Besançon, le collectif veut appeler "à soutenir tous les actes de solidarité envers les migrants et les réfugiés". Le cortège devait défiler symboliquement près du squat de Denfert-Rochereau, devant l'agence immobilière Bersot et la préfecture du Doubs. 

 

D'après ce collectif, une dizaine d'hommes ont trouvé refuge dans l'appartement du centre-ville de Besançon. Quatre autres personnes sont logées près de la gare. Les manifestants exigent "l'arrêt de la criminalisation de la solidarité", "des papiers pour tous" et "la totale libre circulation des hommes et des femmes".

 

Cette initiative de soutien aux migrants a commencé à prendre forme à l'automne dernier lorsque des familles venues des Balkans dormaient sous un abri à Chamars, à deux pas des services de la préfecture. Des familles dont les possibilités de rester en France s'amenuisent, les services de l'Etat privilégiant l'accueil des réfugiés venus de pays en guerre. 

 

 

Manifestation en solidarité avec les migrants à Besançon

Manifestation en solidarité avec les migrants à Besançon

Le collectif de soutien aux migrants devant la justice

 
L'appartement de 150 m² rue Denfert-Rochereau abrite aujourd'hui une dizaine de personnes sans papiers.
Avant d'occuper ce logement, tous avaient tenté en vain de trouver des solutions en appelant le 115 : le numéro d'urgence pour trouver un hébergement.
Le collectif avait repéré l'appartement, vide depuis plusieurs années. Après quelques coups de pinceau et un aménagement sommaire, les personnes ont investi les lieux. Se mettant à l'abri du froid.
 
Aujourd'hui l'association était assignée en référé devant le Tribunal d'Instance. Le Tribunal n'a pas statué et a renvoyé le jugement au 7 mars.
 
De son côté, le propriétaire, l'agence Bersot Immobilier, réclame à l'association une indemnité d'occupation de 1200 euros par mois.
 
Le collectif doit libérer l'appartement. Si ce n'était le cas, il est probable qu'au 7 mars la justice ordonne l'expulsion.
 
Le collectif appelle à manifester samedi prochain dans le cadre d'un appel national pour l'aide aux migrants.
 
 
 
 

TRIBUNAL

Besançon : le squat Denfert devant la justice

Ils iront jusqu’au bout, disent-ils. Ce mardi matin, les occupants du squat ouvert mi-décembre avenue Denfert-Rochereau à Besançon étaient convoqués, en compagnie de certains militants, devant le tribunal de grande instance. Le juge a finalement consenti à renvoyer la décision au 7 mars prochain, mais l’espoir est maigre. L’expulsion se précise. L'enjeu se situe aussi sur les amendes qui, peut-être, leur seront notifiées.

En signe de solidarité, d’autres militants distribuaient une poignée de tracts et faisaient le pied de grue devant la porte principale. Pour soutenir. Mais aussi pour sensibiliser. « Je suis venue car je suis disponible et que je suis engagée dans l’aide aux demandeurs d’asile », appuie Dominique, « malgré les appels du 115, la préfecture ne réagit pas et n’assure pas le logement de ces migrants. » À ses côtés, Chantal surenchérit : « On voit de plus en plus de familles avec des enfants arriver et quand on appelle le 115, on nous répond qu’il n’y a plus de place… »

C’est le sens des démarches entreprises par ce collectif, qui outre le squat de Denfert - mis en péril par le refus de bail précaire opposé par l’agence immobilière en charge de sa gestion - avait ouvert un second squat rue de l’Industrie. Lui aussi en voie de fermeture. « On cherche de nouveaux logements vacants pour loger ces gens », relance un militant. « Le but, c’est de tenir jusqu’à la fin de l’hiver », conclut Chantal.

Une manifestation de soutien aux migrants est organisée ce samedi, à 14 h place Pasteur à Besançon.

W.G.