Alors que la vague de froid continue de frapper Besançon, nous avons reçu la visite d’un huissier mandaté par l’agence, dont le but était d’entamer une procédure d’expulsion à l’encontre de nous autres, occupant-e-s de l’appartement du 6 avenue Denfert. Nous avions pourtant un arrangement avec cette agence : en gage de bonne volonté nous enlevions notre banderole, et l’agence de son côté devait nous prévenir de toute intervention.

Depuis le 17 décembre, ce lieu est ouvert à ceux et celles qui en ont besoin, et ce sont plus de vingt personnes qui ont pu y trouver un peu de chaleur, pour une nuit ou plusieurs semaines. Plus qu’un dortoir, cet endroit est devenu un lieu de vie, d’échanges et d’activités où se croisent migrant-e-s, militant-e-s de divers horizons, et toute personne de bonne volonté qui a franchi la porte.Dans cet appartement, se déroulent séances collectives de cuisine, discussions, ateliers d'apprentissage du français, bricolage… Tout cela a permis l’entraide et contribué à la remise en état du lieu abandonné depuis sept ans.

Avec cette occupation, nous remplissons actuellement l'obligation légale de la Préfecture et la Mairie en offrant un lieu de vie à des personnes qui n’en ont pas. Elles auraient pourtant les moyens de remplir ce devoir, en ouvrant leurs locaux vides, en réquisitionnant et en rénovant des locaux du parc privé, sachant qu’un logement sur six est vide à Besançon. Les autorités publiques préfèrent loger au compte-goutte les situations urgentes ou médiatiques, en gaspillant de l’argent au profit des hôtels, alors qu’un programme de rénovation des logements publics permettrait d’offrir des solutions pérennes, tant pour les migrant-e-s que pour les nombreu-x-ses mal-logé-e-s de notre société.

Nous ne nous laisserons pas expulser sans réagir et nous appelons toutes les personnes qui nous soutiennent déjà et celles qui se sentent concernées, à se mobiliser à nos côtés, pour réclamer des conditions de logement dignes pour tou-te-s et défendre tous les squats existant à Besançon.

Si se loger est un droit, squatter est un devoir !